« En argot, un joint est une cigarette roulée à la main avec du papier à cigarette et un bout de carton roulé sur lui-même en guise de filtre, contenant le plus souvent du cannabis (herbe ou résine) mais qui peut aussi contenir d'autres substances psychotropes. Le mot proviendrait de « to join » en anglais (rassembler, joindre un groupe). Il porte aussi de très nombreuses autres appellations telles que « oinj » en verlan, « spliff », « schmir », « schmarky », « chanfrein», « chichon », « chichard », « cône », « bobby », « blaze », « pet », « taupe », « petruff », « picard », « stick », « que-sti » (en verlan), « joke », « beuz », « pilon », « glinks », « zetla », « chpinelle », « starfouf », « grossab », « terre », « nelloche », « li-fang », », « suprême », « salmanazar », « benal », « mazarin », « bambou », « bamboula », « jij », « bédo », « pétard », « tarpé » (en verlan), « dard », « poor », « mèche », « péto », « babanols », « shtoubab », « zdoug », « ta » (ou « tata »), « té », « zoula », « djokov », « biafra », « zgleish », « duj », « baro », « canne », « calumet », « boze », « chtu », « chtarp », « grillet », « jogo », «gringo», «zbrah», « zdair », etc, tout cela selon la taille et la forme du joint. »

En bref, tout ça pour dire qu’il était huit heures de matin, que j’allais me coucher après avoir passé la soirée à rouler « oinj » sur « oinj », boire vodka sur vodka, clope sur clope, dansé encore et encore … C’était ça les soirées de la grande coloc’ surtout que ce n’était pas n’importe qu’elle soirée, nous fêtions le départ d’un de mes locataires. J’étais exténuée, ne pensais à rien, d’autre qu’à mon lit, quitter mes fringues et prendre une bonne douche chaude, sentir l’eau glisser sur ma peau et me laver de toute cette soirée. Mais pour l’instant j’étais bien trop hors-service pour avoir ne serait-ce que la force de marcher jusqu’à ma salle de bain. Tout en titubant en direction de mon lit, je me déshabillais – du mieux que je pouvais – avant de tomber comme une vieille loque sur mon matelas et de m’endormir aussitôt.

Midi sonna bien trop vite, et ce fut surtout la voix de Shayan dans mes oreilles qui me fit ouvrir l’œil : « Wooohw allez beauté, t’as cru que t’allais pouvoir pioncer une journée entière ? LA BLAAAGUE ! DEBOUT DEBOUT DEBOUT… » Je l’entendis sauter sur le parquet, faisant grincer ce dernier. Sans même m’en être rendu compte, je me saisis d’un oreiller avant de lui balancer à la figure « Shayan, tagueule et barre toi avant que je vienne botter ton petit cul ! » Il partit tout en rigolant, après avoir ouvert en grand mes rideaux bien évidement. Le soleil vint m’éblouir et je voulus me replonger sous ma couette mais bien sur Shoussette avait tout prévu en la retirant jusqu’à mes pieds. J’abandonnais donc l’idée et tentais de me lever … Ce qui ne fut vraiment pas aisé !

Au final je m’étais levée vingt minutes plus tard, m’étais l’avais en soixante et avais rapidement mangé un bout avant de me préparer un sac vite fait. Non, je n’allais pas rester chez moi comme une plouc à penser à Nick toute la sainte journée, j’avais besoin de me changer les idées et l’une des meilleures personnes qui pouvaient me faire sortir de ma déprime amoureuse était Diego. Ou plutôt devrais-je dire le Dieu. Car avec son corps à en faire pâlir plus d’une il m’avait souvent fait baver, qu’on se le dise. C’est ainsi que munie de mon sac, je grimpais sur ma moto et me dirigeais en direction de l’habitation de Diegosh.
Dix minutes plus tard – vu comme ça, ma vie passe vraiment vite – je m’arrêtais dans la rue devant chez le jeune homme, qui était en quelque sorte mon toyboy qu’on se le dise. Je klaxonnais tout en lui criant : « Enfile un short beau-goss, aujourd’hui c’est lac avec moi ! » Je savais qu’il me reconnaitrait.

« C'est à cette heure-ci que tu viens pétasse ? Des gens dorment tu sais ! Bref.» Je savais pertinemment qu’il avait envie de me balancer un truc à la tête, ce qui me fit rire. Le « pétasse » qu’il me lança m’arracha un clin d’œil. Entre nous c’était assez fusionnel. Il m’attirait, de par son physique plus qu’avantageux et également par son caractére, nous nous ressemblions, et c’était ça que j’aimais chez lui. Il ne rechignait jamais à venir faire une petite balade avec moi, qui se finissait souvent de différentes façons, toutes aussi extravagantes les unes que les autres. Je lui lançais un baiser auquel il répondit alors : « Attends-moi ! J'arrive, juste le temps de prendre une douche et... sauf si tu veux la prendre avec moi, ce qui durera beaucoup plus longtemps... » Tout en me mordant la lèvre inférieur, je lui fis le geste de la patte de tigre. « C’est une invitation ? » Tout en riant aux éclats, il fila prendre sa douche.

Quinze minutes plus tard et après avoir épluché tous mes sms, trituré mon short, relevé mes cheveux vingt cinq fois, Diego arriva enfin. Comme à mon habitude, lorsqu’il arriva près de moi, je lui pinçais ses fesses musclées. Un frisson me parcourut et soudain j’eu une tonnes de visions toutes aussi excitantes les unes que les autres. Je tentais de me calmer et lui tendis un casque.

Le lac, endroit paisible, où les oiseaux chantaient à tue-tête, se trouvait à l’écart de la ville. La plus part des jeunes allaient se détendre là-bas, et je ne vous raconte pas le peuple qu’il y avait l’été. Au centre du lac – qui était vraiment très grand – se trouvait un îlot boisé, avec quelques rochers d’où aimaient sauter les jeunes adolescents en manque de sensations fortes. C’était le Miami Beach de Middle Fawkes. En dix minutes, nous étions arrivés. Que rêver de mieux ? « Au fait, pourquoi tu m'as invité, moi ? Il n'y avait personne d'autre ? » Me lança-t-il tout en descendant de ma bécane. Bien sur, j’étais bien du genre. Non, si je voulais voir une personne précisément j’irais voir cette personne ! Si elle n’était pas là, tant pis, j’irais faire d’autres choses. Ma vie n’était pas si déplorable au point de chercher absolument quelqu’un qui voudrait bien passer la journée avec moi. « Ouais t’as raison. Y’avait plus personne à la casba. J’me sentais bien seule … » Lui répondis-je tout en accompagnant d’un coup de coude mes paroles. « Tu sais bien que non. Je n’avais envie de voir que toi ! » Ce n’était que la pure vérité. Cela faisait longtemps que je ne m’étais pas fait une bonne journée déconnade avec le mec qui faisait baver toutes les meufs de la terre.

Après avoir quitté mon casque et remis ma crinière en place, je me mis donc en quête d’un bon emplacement : au soleil, éloigné des autres, près de l’eau, enfin une place tranquille.
Je pris la main de Diego et l’entrainais avec moi : « Allez viens badguy, on va se trouver une place au soleil, rien que toi et moi. » La chaleur m’assaillit et j’eu l’envie de me défringuer, vite, vite, vite. « Dis bébé, t’avais rien de prévu ? Puis au pire, j’en ai rien à taper, t’es à moi… » Lui dis-je tout en lui donnant un coup de fesses. Il y avait cette attraction inévitable qui me faisait voir rouge lorsque je le voyais avec une autre fille. Mais je ne devrais pas réagir ainsi.

Bizarrement il n’y avait pas un bruit en cette magnifique après-midi. D’ordinaire, on aurait entendu des garçons rire haut et fort, des filles crier, glousser, on aurait vu des gens courir de partout, d’autres sauter dans l’eau encore peut-être un peu fraiche, certains jouer au foot dans l’herbe verte. On aurait pu voir un ou deux couples derrière les buissons entrain de se la donner en public. Mais pas aujourd’hui, pas en cette belle journée de fin mars. C’était étonnant, très étonnant, perturbant. Que se passait-il ? Etait-ce dû à la disparition de Brittany et aux messages « terrifiant » que l’on recevait, tous, sans exception. Sauf les enfants peut-être, et les mamies… Mais la majeure partie des habitants étant âgée entre quinze et quarante ans, la ville entière était dominée par les menaces de Bee. Et ça en devenait agaçant. Je savais pertinemment que ce n’était pas notre véritable Bee. Elle était la filleule de mon père, nous étions pour ainsi dire très proches. Je la considérais comme ma sœur, l’aimant plus que ma propre sœur d’ailleurs. Soudain j’eu un pincement au cœur, ce genre de douleur qui te paralyse, ce genre de pensée qui t’obnubilait et te rendait barjot.
Au début, lorsque nous ne savions pas où était Brittany, si elle était encore vivante, ou morte gisante dans un fossé ou on ne sait où. Lorsque nous n’avions pas retrouvé son corps, ni aucune trace quelle qu’elle soit… souvent j’eu l’envie de me jeter par la fenêtre. Ou plutôt, histoire de faire ça sans grande douleur, prendre une trop grosse dose, et ne jamais me réveiller après une soirée bien arrosée … voilà de quoi j’avais eu envie de nombreuses fois. Mais je ne l’avais pas fait. Pour plusieurs raisons, d’abord pour mon père, car je savais que bien qu’il ait encore Liz, il n’aurait pas tenu le coup. Puis ensuite pour mes locataires, que j’aimais comme ma propre famille, ils faisaient tous partie de moi dans un certain sens. Pour ceux que j’aimais, et ma sœur aussi. Puis ça n’aurait servi à rien. Diegosh semblait être ailleurs, sans doute pensait-il à B. Je savais qu’il y avait eu quelque chose entre eux, mais je ne m’étais pas vraiment mise au gout du jour pour tout dire.

« A part continuer mon rêve, je n'avais rien de prévu. tu te rends compte de quoi tu m'as arraché ? Ça gérait ! Mais bon, j'ai gagné au change. Sexiest. » Ah un rêve, avais-je eu ma place dans ce sweetdream ? La jalousie, quel mauvais côté de mon caractère. Et ce qui me « dérangeait » le plus, c’était le fait que ce garçon me rendait complètement dingue – surtout que nous avions tout de même trois ans d’écart, enfin ce qui n’était pas vraiment énorme, quand on y réfléchissait bien. Ce fut seulement lorsqu’il me tira par la main, afin de m’amener à lui, que je réalisais qu’il avait retiré son tee-shirt, dévoilant ainsi un magnifique torse tout en muscle. J’eu soudain encore plus chaud et peut-être même que l’eau me monta à la bouche, comme une enfant devant une vitrine où les gâteaux explosaient en abondance, et auxquels elle ne pouvait pas toucher … Ce fut dur très dur, de ne pas fixer son corps avec insistance. C’est alors les yeux rivés sur le l’eau qui faisait des petites vaguelettes, que je vins m’asseoir près de Diego, collée à lui en réalité.

Sa main resta contre la mienne, je sentis la pression de ses doigts dans la paume de ma main, et la chaleur qu’ils irradiaient et sincèrement je ne voulais pas m’en défaire. J’avais envie de le sentir tout contre moi, peut-être même qu’il me jette les mêmes regards qu’il lançait à Brittany – de son vivant.

« Alors ? Les amours ? Comment ça se passe ? » J’eu un mouvement de recul. Se foutait-il de moi ou me demandait-il réellement comment se passait ma vie sentimentale ? Oh non je n’allais pas parler de ça avec lui. Je ne voulais pas penser à Nick aujourd’hui, pas alors que j’étais avec Diego, véritable dieu. Nick m’avait blessée, il m’avait fait mal et je lui en voulais – bien moins que je l’aimais bien évidemment. Je me mis à rire avant de lui répondre, secouée par des spasmes : « Tu te fous de moi, biatch ?! Tu veux réellement savoir qui anime mon coeeeeur … haha la bonne petite blague. Diego, tu ne veux pas le savoir et je ne veux pas t’en parler, tout comme moi je ne veux pas savoir qui est ta petite amie … » Le lâchais sa main afin de retirer mes vêtements à mon tour – j’avais prévu le coup et j’avais enfilé mon maillot de bain avant de m’habiller. Le soleil chauffa tout de suite mon corps. Je m’allongeais tout en me tenant sur les coudes. « Je faisais parti de ton rêve ? » Lui dis-je un regard aguicheur et un sourire taquin accroché à mes lèvres.

Le soleil était au rendez-vous, et bien que nous ne soyons qu’au début du printemps, la chaleur était déjà étouffante, je me demandais comment allait être cet été. En attendant, je posais mon regard sur le corps caramel de Diego, que le soleil faisait luire. On aurait dit que les rayons rebondissaient sur sa peau brune, sur son corps musclé. Je me perdis dans la contemplation de la multitude de bosses qui peuplaient le ventre du jeune brésilien. Mais sa voix suave me réveilla très vite : « « Mais attends... Une petite amie ? je vois pas du tout de quoi tu parles... non je vois pas. Qui t'as dis ça ? c'est une vraie rumeur qui court dans la ville ? J'ai besoin de savoir, c'est très important. » Il semblait soudain si perturbé que ça me fit froncer les sourcils – ce qui était assez rare chez moi. Que lui avais-je dis exactement ? Simplement que je ne voulais pas savoir qui était sa petite amie, ou peut-être que oui, qui sait, cela me rendrait surement jalouse de savoir que son cœur battait pour une autre fille. Mais après tout il était plus jeune que moi, et mon cœur, à moi, battait pour Nick… tout était si compliqué. Je me redressais et pivotais sur la gauche pour finalement me mettre en tailleur devant lui. Je plantais alors mes yeux dans les siens en posant ma mains sur son genou, rendu brulant par le soleil qui rayonnait dans le ciel. « Hé, Babe, calmes toi… Je disais juste ça comme ça. Je voulais dire que SI tu avais une petite amie, je ne voulais pas le savoir … enfin … » Je secouais la tête avant de dévier mon regard de ce superbe jeune homme qui me faisait face. Comment arrivait-il à me faire palpiter le cœur comme ça ?! « Et non il n’y a pas de rumeurs sur toi en ville – sauf si tu comptes ce qui se dit à propos de ta supposée homosexualité – mais tu m’as l’air bien attiré par les filles tout de même… » Lui dis-je en riant. Je lui donnais une petite claque sur le genou avant de me lever et de trottiner vers le lac. Mon corps était en feu, et je commençais à suer, il fallait que je plonge dans l’eau fraiche et vite à moi de voir flamber comme un vampire sous l’astre de jour.

L’eau du lac était fraiche, si bien que mon corps fut recouvert de frissons, mes seins se dressèrent sous le tissu, tant bien que mes tétons me firent soudainement mal. Le lac ne devait pas dépasser les dix huit degrés. Je fis signe au beau male qui m’accompagnait avant de sortir de l’eau. Nous n’étions pas beaucoup a avoir eu le courage de nous baigner, peut-être une dizaine, mais j’étais bien contente d’avoir foncé tête baissée. Ca m’avait remis les idées en place, surtout après la soirée que j’avais eu la nuit dernière, j’avais bien eu besoin d’une bonne douche froide comme on dit. Je revins près de mon beau brésilien au pas de course avant de plaquer mes deux froides gelées sur son torse bouillant. «Elle était super bonne. Ca fait du bien. T’aurais dû venir avec moi babe. » Lui dis-je tout en remettant ma serviette à fleur rose correctement avant de me poser dessus. Calée sur les coudes, le corps face à l’énorme boule de feu, je fermais les yeux, appréciant les radiations de chaleur qui émanaient d’elle. « Bon alors … si tu crois que je t’ai pas grillé, tu te mets le doigt là où je pense babe. Allez lâche le morceau, qui est celle qui te rend fou ? » Je l’avais compris dès le moment où il m’avait parlé de rumeurs et tout le blabla. Mais là je me demandais si je n’allais pas m’en mordre les doigts… Après tout j’étais plutôt une fille très possessive et exclusive, Diego ne m’appartenait pas, bien sur que non, mais il m’attirait fortement avec son côté exotique. Ce garçon sortait de l’ordinaire, vraiment, et je n’avais pas du tout envie qu’une autre fille lui mette le grappin dessus – même si je savais pertinemment que c’était déjà fait. Comment pouvait-on – en tant que femme qui se respecte – ne pas lui sauter dessus ?! Même la plus vieille des grands-mères avaient dû mouiller sa culotte en voyant ce bel étalon traverser la ville de rue en rue. Ho mince, il me faisait littéralement fondre.

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