Take a drink, talk faster

Ft. Averei & Nickolas

Nickolas avait passé une journée tranquille. Il était resté à l'agence, comme tous les mercredis, aidé toute l’après midi par sa gentille et jolie stagiaire, ou employée, appelez ça comme vous voulez, Brooklyn. Ils avaient classé des papiers, scanné des plans, accepté des rendez-vous, bref, une journée tranquille, simple, normale. En règle générale, la vie de Nickolas était tranquille, simple et normale, surtout depuis quelques temps … Ca faisait un peu plus de quatre ans qu’il s’était installé dans cette routine qui lui allait bien, entouré des mêmes personnes. Depuis qu’Averei l’avait quitté, en sommes, et puis surtout depuis que Hazel était rentrée dans sa vie. Parfois, cette routine le dérangeait. De plus en plus souvent, en réalité, en ce moment. Il se souvenait de ces journées, de ces soirées passées avec Averei, toujours différentes les unes de autres, toujours heureuses, jusqu’à ce qu’elle l’abandonne sans lui donner son reste, malheureusement. Peut-être que si elle était restée, il ne serait pas ce même homme, coincé dans un amour impossible depuis 3 ans, agent immobilier, pompier volontaire (ses seules heures extra-routinières) et professeur particulier pour élèves en détresse. Peut-être serait-il devenu un brillant architecte design-ant les villas des plus grandes célébrités américaines, anglaises, russes, françaises, australiennes, aidé par la femme de sa vie, photographe de renom, Averei Dashkov ?

Ce soir là, Nickolas était un peu sur les nerfs. Ces journées qui s’enchaînaient inlassablement commençaient réellement à l’énerver, à le fatiguer, sans que ça le fasse non plus prendre une décision. Il fallait qu’il parle à Hazel. Qu’il lui dise qu’il l’aimait, même si ça risquerait de faire exploser leur relation à jamais. Ce n’était pas raisonnable, de lui avouer. Mais il en avait marre, de la raison. Il ferait ça bientôt. Très bientôt. Il se le promit (pour la dixième fois depuis quelques mois), et se décida à aller boire un coup pour fêter cette décision. Et se bourrer la gueule pour oublier que dès le lendemain, il se raviserait, et retournerait dans sa routine, et que ça recommencerait.

Il était 20h passées quand il sortit de son office, vêtu d’un jean noir, d’un t-shirt en lin beige, et de sa veste en cuir noire. A quelques pas de là, il y avait un bar auquel il aimait bien se rendre. Il connaissait très bien le barman, qui le ramenait parfois chez lui quand il était trop mort pour pouvoir mettre un pied devant l’autre. Il poussa les portes battantes, et pénétra dans ce lieu où la lumière était toujours trop basse. Il se dirigea vers le bar, adressant un salut de la main (il posa deux doigts sur son front et les retira, un genre de salut militaire) à son ‘’ami’’. Il s’installa sur un haut siège, et dit :

« Tu me fais un … vodka fraise, s’il te plaît ? »

« J’m’occupe de celui de la jeune fille, et je te fais le tient ! »

Le vodka-fraise était une boisson qu’il avait pris l’habitude de boire en compagnie de Averei. Encore elle. C’était plutôt commun comme mélange, quoi que dans cette ville, peu de personnes en buvaient. Intrigué alors, il tourna le crâne pour voir quelle ‘’jeune fille’’ avait les même goûts que lui, et il fut pour le moins étonné. D’une voix rauque, tintée d’un léger dégout, et peut-être même de haine, il dit :

« Averei ?! »

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