Mardi soir, 20 heures. J'étais en train de débaucher lorsque je reçu un coup de téléphone. Holly. Ca n'allait pas.
Je précipita alors un peu mon départ du Garage, saluant mes collègue, Wilson tout plus particulièrement, puis, gardant ma tenue de boulot, je grimpa sur ma moto afin de rentrer rapidement chez moi. J'espérais juste que mon père ne serait toujours pas là. Je ne m'y pas bien longtemps à rentrer, j'avais le haut de ma côte d'ouverte, laissant mon marcel tâché de cambouis et mes épaules à découvert. Je découvris alors que la porte de la maison n'était pas verrouillée, cela signifiait donc que mon père était toujours là. Et merde. J'entrais chez moi comme s'il s'agissait de la maison d'un autre, veillant à ne pas faire de bruit afin de ne pas avoir à l'affronter. Je montais en haut de la maison pour accéder à la salle de bain et ainsi donc me doucher. Alors que cela ne faisait que quelques minutes que j'étais sous l'eau, mon père vint frapper contre la porte, ayant bien sûr, entendu l'eau coulée, il savait que j'étais là. Je ne répondis pas à ses menaces et je finis de ma préparer, m'habillant par la suite d'un jeans foncé et d'un tee-shirt, je me coiffa à la va-vite et j'ouvris la porte, il était partit. Mais il ne tarda pas à revenir vers moi. Sa bouteille à la main, il me regardait avec dégoût, tout autant que moi. Il commença alors à m'agresser verbalement, comme tous les jours. Je restais là, serrant les dents pour ne pas lui envoyer mon poing dans la gueule. Je pris mon téléphone, envoyant un sms à Holly pour lui dire que j'arrivais chez elle d'ici quelques minutes. Prenant un peu de liquide avec moi, j'embarquais le tout dans mes poches, prenant les clefs de ma moto. Mon père essaya alors de me retenir lorsque je traversais le couloir, je le poussais contre le mur d'en face puis je pris la porte, pour grimper de nouveau sur ma bécanne. J'en avais marre de cet ivrogne de père, de ce putain de voisin qui m'observait de sa fenêtre. Il fallait que je quitte cette maison au plus vite. Dès demain, je me renseignerai pour une coloc' ou autre, il fallait à tout prix que je dégage de cette maison de merde.

Je partis donc en direction de la maison de mon amie. Elle ne m'avait donné aucun détails sur la raison de son mal être, j’espérai que ça ne soit pas trop grave. J'aimais beaucoup Holly, notre amitié m'était précieuse. On était un peu plus que des amis, sans pour autant être vraiment quelque chose d'autre. On était proche et elle savait qu'elle pouvait compter sur moi. Voilà, j'étais arrivée devant chez elle. Je gara ma voiture et je pris mon casque avant de me diriger vers sa porte d'entrée, donnant trois petits coups sur la porte de bois, dans l'attente de son visage doux.

Elle portait ma chemise. La blanche. Celle que j'avais laissé chez elle il y a un petit moment de ça maintenant. Après notre calin, je déposais mon casque sur la table de l'entrée, puis, ouvrant ma veste en cuir pour la retirer aussi, je pris la parole pour lui demander :

« Qu'est-ce qu'il se passe Holly? »

Elle allait mal, elle avait besoin de parler, alors je l'écouterai. Holly et moi, c'est une longue histoire. On s'est connu y'a un moment maintenant, nous sommes devenus proches presque tout de suite. On se ressemble assez et puis, elle ressemble beaucoup à Bee, il faut l'avouer. Nous étions avant tout, de bons amis, puis au fil du temps, nous sommes devenus un peu plus que ça, seulement, nous n'avons jamais officialisé notre relation. Nous sommes un peu des Sex-friends, mais beaucoup plus proches quand même. On se parle beaucoup, il faut bien l'avouer. Depuis quelques temps déjà, elle avait un petit ami, Diego, dont elle m'avait parlé, afin de justifier le pourquoi du comment, nous ne couchions plus ensemble. Ca ne faisait rien, le sexe, avait elle, c'était un truc en plus, mais ce n'était pas essentiel à notre relation. Le sexe n'était pas le pilier principal, au contraire. C'était comme une carte bonus.

Je ne tarda pas à m'installer près d'elle, sur le canapé. Elle semblait vraiment mal, au bord des larmes. Je l'écoutais alors attentivement, avant de remarquer quelque chose sur ma chemise. Il y avait une trace de sang, régulière, comme un trait, droit, frais. Oh putain. Je ne perdis pas une minute, lui attrapant le bras, je remontais la manche de ma chemise tâchée et je lui montrais son avant-bras. Elle avait fait il y a peu de temps. Ses cheveux étaient humides. Qu'est-ce qu'elle avait fait?

« C'est quoi ça Holly? Tu m'expliques? Pourquoi tu as fais ça? Ca date de tout à l'heure non? Tu n'as pas pu te retenir, j'arrivais ! Bordel ! »

J'étais énervé, balançant son bras sur ses cuisses, je me relevais énervé. Je ne supportais pas qu'elle se fasse ça et elle le savait. Je lui avais dis que lorsque ça n'allait pas, je viendrai, toujours. Mais là, elle venait de franchement déconner.