J'étais complètement chamboulée par ce que je venais de faire. On aurait vraiment dit Brittany, elle tout crachée. J'avais fait souffrir Justin et je m'en voulais terriblement. Mais bon d'un côté c'était pour le bien de tous non ? J'avoue que j'avais été un peu égoïste sur ce point là. J'avais utilisé des mots durs pour plaquer Justin. En fait je l'avais quitté comme une vielle chaussette pourrie et toutes les horreurs qu'il me dit après notre rupture me fit du mal mais il avait raison de me pourrir, j'aurais fait la même et en pire. Je pense que j'aurais tabassé le gars qui m'aurait humilié devant tout Middle Fawkes. Je lui avais mis la grosse honte à ce pauvre Justin qui n'avait rien demandé. J'étais mal, très mal et mes larmes me montaient mais je voulais paraitre forte mais aussi montrer que c'était choisi, que je ne voulais plus de ce mec. J'étais partie la tête haute pour rejoindre un petit pont et m'assoir dessus tout en trempant les pieds dans le lac. Emily et Mackie étaient là pour me réconforter, ne comprenant pas mon attitude avec Justin. Malheureusement je ne pouvais pas leur expliquer et préféra rester silencieuse, le regard plongé dans le lac sombre. Je ne voulais pas leur dire que c'était un devoir que j'avais eu à faire. Je voulais leur prouver qu'il n'était pas pour moi, un point c'est tout. Mackie me prit dans ses bras pour me réconforter. Je l'aimais bien roussette, je la considérais comme une amie depuis peu mais je savais qu'elle était là pour moi n'importe quand. Et Emily je ne lui faisais pas tellement confiance, après tout elle veut devenir la nouvelle reine et je ne voulais laisser paraitre aucun sentiment devant elle de peur que tout Middle Fawkes soit au courant. En plus c'était une amie très proche de Justin.

Puis quelques minutes après Brooklyn arriva, ma meilleure amie. Je savais qu'elle serait toujours là pour moi et qu'elle accourait dès que j'en avais besoin. Elle avait même laché Aaron pour être avec moi, c'est vraiment une amie en or. Elle me prit dans ses bras et je me collai contre elle bien serrer pour signe de lui dire de ne pas me lâcher et qu'elle soit toujours là auprès de moi. Mackie et Emily partirent, j'espère qu'elles ne diront rien de ce qu'elles ont vu de moi, de la loque que j'étais. Nous nous retrouvons enfin entre meilleure amie, dieu merci. Je m'écartai légèrement de Brookie, restant tout de même dans ses bras et lui dis :

Tu sais Brookie, je ne voulais pas plaquer Justin, on m'y a forcé. Et tu sais très bien pourquoi...

Mes larmes montaient de plus en plus, je sentais que je ne pourrais résister plus longtemps. Je ne pouvais pas les contenir et ça y est, je pleurais à flot. Mais j'enleva immédiatement mes larmes d'un revers de main pour ne pas montrer que je suis faible. Je commençai à avoir des sentiments pour Justin et ça y est, en un instant tout est fichu. Je regardai en direction du lac et parla toujours à ma meilleure amie :

Je suis une vraie salope !

Sirotant tranquillement mon cocktail, j'observais la fête, alors que je me tenais accoudé au bar à quelques mètres du troupeau se trémoussant au rythme de la musique entraînante. La fête avait bien commencé pour moi, j'avais fait chier mon monde, activité qui représentait mon sport favori. Je me sentais maintenant comme déconnecté, j'aspirais le liquide grâce à une paille dans un verre en plastique rouge sans vraiment m'en rendre compte, je regardais les jolies filles danser sans vraiment faire attention à elles ... Et pourtant, il y avait des choses à voir pour la plupart, de grosses choses. Malgré cela, je laissai mon esprit divaguer à son gré, sans le déranger dans ses tribulations. Je fus comme réveillé en sentant une présence tout près de moi. Je me retournai, et faillis jurer et me détourner en vitesse en découvrant Monsieur Allan Miller, ce jeune homme que je ne portais absolument pas dans mon cœur. Je ne parvenais pas à avouer la jalousie que je ressentais envers lui. Et pourtant, elle était bien présente. Le jeune homme avait été si proche de Bee, la fille dont j'avais toujours été secrètement amoureux ... Enfin, secrètement ... Ça, c'était ce que je pensais. Nous échangeâmes un long, très long regard débordant de haine. Je crus un instant que j'allais être contraint de lui taper la causette, en réalisant qu'il n'avait pas l'intention de bouger sans que je le force à le faire. Heureusement pour moi, et pour lui, on vint le chercher pour une affaire qui me parut urgente. Mais dont je n'avais absolument rien à branler. Pour éviter de devoir à nouveau rencontrer des personnes que je n'avais pas envie de voir, c'est mon verre à la main que je me mis à déambuler sur la plage à quelques mètres de la fête battant son plein.

Je passai tout près d'un couple en plein baiser langoureux. Je marchai à quelques centimètre d'eux, et ne fis presque pas exprès de donner un petit coup de pied dans le sable, qui projeta ces petits grains vers les deux amoureux et vint les gêner en se collant à leur peau. Ils se séparèrent pour me jeter un regard de reproches. Je levai les mains en l'air, à hauteur de mes épaules, en signe d'innocence. En vérité, je n'étais absolument pas innocent, simplement jaloux. C'est lorsque je me rendis à l'évidence que je croisai Mackenzie et découvris son visage soucieux. Je ne mis pas longtemps à comprendre d'où elle venait en découvrant Saleisha seule, un peu plus loin. Je ne vis aucun Romeo à l'horizon, du moins pour le moment. Je m'étais au départ rapproché de la jeune lycéenne dans le seul but de faire chanter le jeune homme qui avait été assez naïf pour faire confiance et révéler ses sentiments secrets pour la belle brune au petit con de service. Même si mon objectif restait le même, Saleisha était quelqu'un d'agréable, et son fort caractère semblait plutôt compatible avec mes pulsions colériques. Mon éternel sourire en coin flottant sur mes lèvres, je me dirigeai vers la brune, et sans dire quoi que ce soit, m'assit en tailleur à côté d'elle.

« Je prends le fait que tu ne m'aies pas dit que tu te rendais au Spring Break comme une trahison. Regarde-moi, j'aurais bien fait un effort pour toi ! »

Comme pour illustrer mes paroles, je passai une main dans mes cheveux bruns ébouriffés et encore humides après ma petite baignade.

Resté assis là, à attendre une réponse, Allan laissait ses larmes couler. Evana pouvait voir tout cela, peu lui importait à présent. Seule la réaction d'Evana était capitale, en cet instant présent. Alors qu'Allan déballait ses sentiments, il ne sentait pas Evana bouger, elle semblait l'écouter attentivement. Mais intérieurement, elle devait bouillonner de rage. Qui n'aurait pas été en colère contre Allan, à cet instant précis? Il se détestait, refusait, malgré tout ce qu'elle lui avait dit, malgré tout ce qu'il avait dit à la belle, de croire à une moindre chance. Mais il voulait pouvoir sentir l'odeur qu'elle portait sur elle, la douceur de sa peau, la caresse de ses cheveux sur sa peau, se remémorer l'odeur de sa voix... Elle ne semblait pas bouger. Voulait elle qu'il s'en aille? Sans esquisser le moindre geste, Allan tenta de rassembler tous les souvenirs qu'ils avait d'elle, qui n'eut comme effet que de déclencher une nouvelle vague de larmes chez lui... Soudain, alors qu'il avait toujours posé la tête sur son épaule, laissant chacune de ses larmes tomber sur la peau d'Evana, il la sentit bouger. Elle releva la tête, ce qui laissa au jeune homme la liberté de penser qu'elle voudrait se dégager de son étreinte. A nouveau, Allan se sentit si impuissant, face à tout ce qui se déroulait. Pour le première fois, ce n'était pas lui qui avait le contrôle. Et c'était si dur... Mais il le devait. Même si rester assis là pendant des heures était ce qu'il devait faire pour se faire pardonner de tout ce qu'il avait pu faire vivre à la belle ces dernières années, il n'hésiterait pas à s'asseoir des années. Alors qu'il allait se relever, Evana prit la parole, ce qui bloqua Allan. Finalement, il ne bougea pas, et laissa l'adolescente parler.

« Tu n’as pas le droit de me dire tout ça maintenant. T’en pense pas la moitié ! Tu aimais Bee, j’étais rien pour toi. T’as pas le droit de pleurer pour ça Allan ! Celle qui souffre c’est moi ! Et même peut être Holly à l’heure qu’il est ! »

Evana semblait en colère. Elle pouvait lui en vouloir, oh oui. Sans aucun doute, Allan s'en voulait, mais pas autant qu'il laisserait Evana lui en vouloir. Pas autant qu'elle devait lui en vouloir, en ce moment même... Elle s'était relevée, faisant ainsi face à Allan, qui ne prenait même pas la peine d'essuyer ses larmes. Peu importe, elle pouvait e voir comme ça, de toute façon, dans cinq minutes, elle lui dirait sûrement de la laisser, qu'elle ne voulait pas de celui-ci, qu'il avait trop joué, et qu'il l'avait perdue... Alors à quoi bon tenter de dissimuler quoi que ce soit... Si elle ne voulait plus de lui, elle lui ferait clairement comprendre... Pour le moment, elle n'avait pas l'air de vouloir de lui... Allan la détaillait. Ses cheveux blonds qui tressautaient sous ses mouvements, ses yeux qui clignaient, ses bras fins et gracieux qui s'agitaient... La voir en colère ne l'aidait pas à être rassuré, bien au contraire... En prononçant le nom de Holly, elle sembla de souvenir de certaines paroles d'Allan. Sans s'en rendre compte, pendant ses excuses, Allan avait avoué qu'il avait couché avec Holly. Il aurait pu se taire, mais à quoi bon omettre de dire certaines choses, qui de toute façons, seraient découvertes plus tard. Puis à ce moment, lorsqu’il avait été sous la tente avec Holly, il ne se doutait pas un seul instant de ce qui se passerait ici, à peine quelques minutes plus tard. Mais à présent, il regrettait, parce que faire ç avait réellement blessé Evana. Il ne disait toujours rien, de peur qu’elle lui demande de s’en aller. Et si elle lui demandait de s’en aller, de la laisser seule, alors il n’oserait plus l’approcher. Il serait si blessé, dans la possibilité où elle le rejetterait, qu’il ne saurait plus où aller, et aurait la nette impression d’être perdu, d’avoir tout perdu. Il n’aurait plus envie de rien. Mais doucement, la belle blonde sembla se calmer, puis se rassit aux côtés d’Allan, qui était resté immobile. Il osait à peine faire un mouvement, de peur de devoir partir, et de ne plus pouvoir l’approcher. Ce soir, il s’était rendu compte de tout ce qu’il ressentait pour elle. Pendant qu’elle se rasseyait, il se traita de tous les noms, s’en voulant de n’avoir rien vu auparavant. Il se traitait d’imbécile pour n’avoir rien remarqué avant ce soir, pour avoir fait l’oreille sourde et l’aveugle lorsqu’elle était à ses côtés, lui ne comprenait rien… Comment pouvait-on ne rien remarquer, sur une durée de temps aussi longue ? Soudain, elle lui dit, d’une voix calme, qu’elle ‘avait pas le droit de lui en vouloir. Mais Allan n’était pas d’accord. Ce qui n’était pas normal, c’était de lui en vouloir, de désirer le voir mort, qu’il ne s’approche plus du tout d’elle, de le haïr. Mais non. Elle considérait ne pas avoir le droit de s’en vouloir… Allan avait laissé Evana dans son état, la peur au ventre. Il avait si peur de ce qui allait se passer qu’il n’osait pas bouger. C’est pour dire, il n’osait même pas tourner la tête pour la regarder. De toute façons, qu’allait-il voir ? Ce visage si délicat, ravagé par les larmes, par la colère. La vue de son visage ne ferait que lui briser le cœur une fois de plus… S’il n’était pas déjà brisé… Savoir Evana dans cet état était horrible… Oui, elle ne pouvait ne pas lui en vouloir… Elle n’avait rien fait, tout était de la faute d’Allan. Il se détestait d’avoir été comme ça… Du coin de l’œil, Allan regarda celle qui, jusqu’à présent, était une simple amie. Elle semblait serrer chaque membre de son corps. Mais soudain, elle lui attrapa le menton, faisant tourner sa tête vers celle d’Evana, puis prononça quelques paroles qui renversèrent toutes les pensées d’Allan.

« T’es qu’un idiot Allan Mike Miller. Mais je veux de toi. J’ai jamais cessé vouloir de toi. »

Les paroles d’Evana laissèrent Allan tout hébété. Il faut dire qu’il ne s’y attendait pas du tout. Il pensait plutôt qu’elle lui demanderait de partir, de ne plus jamais l’approcher. Mais au contraire, la belle, à l’aide de son pouce, essuya les larmes du jeune homme, puis s’approcha de lui pour l’embrasser. Tandis que les lèvres des deux lycéens se mêlèrent, la blondinette passa ses bras autour du cou d’Allan. Lui passa ses bras au bas du dos d’Evana, pivotant vers elle. Du bout des doigts, il caressa la peau de la belle. Leurs lèvres jouaient ensemble, leurs langues se mêlaient tendrement. Autour, plus rien n’existait. La musique retentissait, loin de l’endroit où ils étaient. Les basses battaient le rythme, les enceintes crachaient le son, mais tout ça n’était que superflu, à présent. Autour d’eux, plus rien n’était. Plus personne n’existait, ils étaient seuls au monde, ensemble. Tout ce que les deux jeunes avaient désiré, consciemment ou non se réalisait. Ils étaient ensemble, à présent, l’un avec l’autre, en train de s’embrasser, et plus rien n’importait. Ils s’étaient enfin trouvés. Au bout de quelques instants, qui parurent bien trop courts à Allan, il se sépara des lèvres si parfaites d’Evana, pris d’un doute.

« -Tu es sûre de vouloir de moi ? Tu dois m’en vouloir, tu sais.. »

Après tout, qui lui disait que tout cela n’était qu’une espèce de vengeance..? Allan ne pensait pas Evana comme ça, mais il préférait être sûr, plutôt que de s’emballer pour rien…

Saleisha allait se diriger vers la plage, abandonnant sa boisson après que Mackenzie lui ait proposé de se poser sur la plage, de se baigner ou de se faire admirer, un sourire sur les lèvres. La soirée se passait déjà très bien, Saleisha sentait que la soirée serait parfaite, et tout le Spring Break, par la même occasion. Elle commença à avancer vers la plage, quand Mackenzie l'arrêta, et s'excusa. Elle devait aller voir Liz, qui venait de rompre avec son petit toutou. Sans demander son reste, la rouquine fila voir sa nouvelle super amie. Exaspérée par ce comportement, qui montrait une nouvelle fois que son amie se transformait en petit mouton ressemblant à tous les autres, Saleisha soupira en haussant les épaules. La voilà toute seule maintenant. Et en plus, Roméo était introuvable. Sûrement dans une tente, avec une de ces multiples pauvres filles. A l'idée qu'elles se fassent toutes avoir, Saleisha et un soruire sarcastique. Quelles imbéciles, elles ne se doutaient donc jamais qu'il ne faisait que profiter d'elles? Finalement, elle s'avança dans un endroit où elle aurait la place de s'installer, puis se laissa tomber sur le sable. Une fois assise, Saleisha étendit ses jambes, puis se fit tomber en arrière, tentant de se calmer. Ce comportement de gamine pourrie gâtée ressemblait de plus en plus à celui de sa soeur disparue. Elle resta quelques secondes ainsi, puis se redressa sur ses coudes pour regarder les gens passer, tous ces jeunes, tous ces lycéens qui étaient si fous de Brittany. Ils vivaient leurs vie, au rythme de celle de la reine du lycée. Quel comportement incroyable! Et il l'était encore plus quand il s'agissait de Mackie.

Finalement, elle sentit une présence s'installer à côté d'elle, et tourna la tête pour découvrir Shayan. Le jeune homme était un ami de Romeo, et elle le trouvait très sympathique. Elle trouvait qu'il était un peu charmeur, mais rien de ben grave. Après tout, il n'était pas méchant avec elle, même gentil, bagueur. Romeo, de temps en temps, faisait de petites remarques péjoratives sur lui, mais quand Saleisha cherchait à comprendre, il faisait l'oreille sourde et changeait de sujet. Saleisha appréciait la compagnie de Shayan, il était toujours gentil et trouvait les mots pour la faire rire. Comme pour illustrer ses pensées, le jeune homme lui fit un sourire en coin, comme il en avait l'habitude Ce sourire lui allait bien, après tout. Il lui dit immédiatement après s'être installé quelques paroles gentilles et agréables à entendre. D'après lui, si il avait sû qu'elle était là, il aurait fait un effort. C'était une trahison, comme il disait. Saleisha eut un sourire sarcastique, toujours de mauvais poil, le regardant ébouriffer ses cheveux. Même si elle avait envie de rire, l'idée que Mackenzie était partie l'insupportait. Elle lui répondit alors plutôt sèchement.

"- Dommage pour toi. Tu vas pas voir la nouvelle reine là?"

Shouss ne comprendrait sûrement pas... Mais peu importe, Saleisha était trop agacée pour être aimable. Elle bascula vers le côté, puis posa sa tête sur un des genoux de Shayan

[b]"- Je suis si insupportable que ça? Raaaah j'en ai marre de Mack!"|/b]

Attention, je suis de mèche avec le staff, héhé, les filles m'ont engagé en m'ont payé trèèès cher ! (a) Les Administratrices sont donc ok avec ce qui se passe dans ce rp ! (:

Je fus plutôt surpris par la réponse assez sèche et incompréhensible de Saleisha. Ces mots représentèrent un coup de vent sur mon sourire, qui disparut. Je pris pour la première fois depuis que je l'avais rejointe le soin de scruter son visage, et me rendis en effet compte que de légères rides sur son front se pliaient et de dépliaient doucement, comme si elles souhaitaient me lancer un appel. En réfléchissant un peu, je savais très bien qui était la personne qu'elle nommait « la nouvelle reine ». Liz, bien sûr. Plus le temps nous éloignait de la triste disparition de Brittany, plus mademoiselle Monroe s'affirmait comme la nouvelle reine des abeilles. Cette jolie blonde, qui avait accessoirement été ma petite amie pendant un temps, se transformait en clone de ce qu'avait été et représenté Bee. J'appréciais Liz, mais le fait qu'elle veuille - c'était du moins ce que son attitude poussait tout le monde à croire - prendre la place d'une morte, place très convoitée mais que personne n'avait osé effleurer, me répugnait. Ce n'était absolument pas n'importe quelle morte. C'était Brittany, et il me semblait que plus d'explications n'étaient pas nécessaire. Un prénom comme celui-ci suffisait à décrire à quel point elle avait été importante pour certaines personnes, et à quel point il était inutile et tellement lâche de vouloir prendre sa place. Brittany.

Un peu déconcerté par les paroles de Saleisha, et par tout ce qu'elles avaient entraîné, chamboulant mes pensées pour en faire un triste bordel, je me contentai de secouer négativement la tête et de murmurer un « Jamais. » à peine audible, en guise de réponse à sa question qui, je le savais, ne m'était pas vraiment destinée. Son geste qui me parut tendre, et qui consista à poser sa tête sur mes genoux, eut le don de détendre un peu l'atmosphère soudainement devenu électrique. Instinctivement, je passai une main dans ses cheveux et entreprit de la masser en effectuant de petits cercles sur son crâne. En l'entendant mentionner Mackenzie, j'eus le réflexe de vouloir la défendre. Je me ravisai, me disputer pour ce genre d'idioties avec Saleisha n'était pas une bonne chose la première journée du Spring Break. Plutôt que de partir dans d'interminables discussions qui, je le savais déjà, n'aboutiraient à rien, je préférai la jouer à la Peace & Love.

« Saleisha, ne te prends pas la tête pour ça, c'est le Spring Break ma belle ! Oublies Mackenzie deux minutes je suis là, moi ! »

Je lui offris un sourire sincère. A moitié sincère. J'appréciais la jolie brune, vraiment, mais si mon but n'avait pas été de me rapprocher d'elle pour emmerder Romeo ensuite, je ne me serais pas montré si gentil. En temps normal, dévoiler mes sentiments en les traduisant par de simples mots, ce n'était pas ce que je faisais de mieux. Je préférais me cacher derrière mon sarcasme et mes blagues à deux balles. C'était comme ça que tout le monde me connaissait, c'était l'image que je m'efforçais de donner. Ce fut pendant ce grand moment de philosophie qu'un évènement vint tout gâcher. Une envie pressante, le genre qui ne peut pas attendre et à laquelle vous ne pouvez pas vous arrêter de penser, ce qui la rend plus urgente encore. Je me dégageai doucement de Saleisha, et me remis sur mes pieds.

« Je reviens dans deux minutes, ne bouges pas ! »

Je m'éloignai un peu plus encore de la fête d'une démarche pressée. Ne souhaitant pas me soulager devant un couple se bécotant, la distance fut bientôt grande entre Saleisha et moi. Je jetai un coup d'œil derrière mon épaule alors que je me rendais maintenant compte que j'avais peut-être un peu trop marché, il n'était pas nécessaire que je m'éloigne autant, j'étais totalement seul. Ce fut à ce moment là que je trébuchai, et que mes genoux entrèrent en contact avec le sable humidifié par les légers vas et vients de l'eau du lac. Je jurai, et me relevai, me maudissant de ne jamais regarder où je pouvais bien mettre mes pieds. Je me retournai tout en défroissant mon short de bain plus par habitude que pas nécessité. Je passai un main dans ... J'interrompis mon geste. Mon cœur sembla s'arrêter de battre, se froissa, entraînant une sensation des plus désagréables. Mes jambes devinrent du coton, je crus tomber d'un gouffre pour m'écraser des centaines et des centaines de mètres plus bas. Je n'étais plus capable d'esquisser aucun geste, mes muscles comme morts semblaient vouloir m'en empêcher. Seuls mes yeux semblèrent absorbés par ce qu'ils découvrirent. Aucune pensée n'arrivait à se frayer un chemin jusqu'à mon cerveau, non, un seul nom était inscrit dans ma tête à ce moment là. Un seul. Brittany. Étendue devant moi, la seule vue de ce corps me faisait ressentir une émotion sur laquelle il était impossible de mettre un nom. Comment définir quelque chose d'aussi fort, d'aussi horrible, et d'aussi effrayant que ce que mon cœur me faisait subir ? Je ne prêtai pas attention au liquide dégoûtant coulant de mes lèvres jusqu'à mon menton pour goutter sur le sol, à quelques centimètres de la main bleue et affreusement fripée de celle que j'avais aimé de tout mon cœur. Un cri déchirant, dont je ne contrôlais rien, s'échappa de ma gorge alors que je découvris ses yeux bleus grands ouverts mais tellement vides semblant me fixer, comme s'ils attendaient quelque chose de moi. Je sentis l'air me manquer, je suffoquai, suffoquai ... Ne pouvant pas me résigner à crever si salement ici, je forçai mes muscles à m'obéir à nouveau, je m'efforçai de prendre de grandes bouffées d'air qui me semblèrent répugnantes. Comment avais-je pu ignorer cette odeur inexplicable et insupportable ? Je plaquai une main sur ma bouche, et, comme si ce geste si simple représentait une épreuve presque infranchissable pour moi, je détournai mes yeux de ceux de Brittany. Je me lançai dans une course qui me parut interminable. Je n'arrivais toujours pas à réfléchir, mais cela n'empêchait pas mes larmes si peu souvent présentes sur mes joues de couler à flot. En arrivant devant Saleisha, je me jetai sur elle et l'attrapai mollement par les épaules. Je pointai mon doigt vers l'endroit d'où je venais. L'expression de mon visage traduisait toute la détresse, la peur et l'incompréhension mélangées à des centaines d'autres émotions que je ressentais. D'une voix rauque, et à peine audible, comme si j'avais hurlé des heures durant, je dis, tout en gardant mon bras tendus vers le corps de Bee qu'il était absolument impossible de voir de l'endroit où nous nous trouvions ;

« Brittany. »

Je m'évanouis à ses pieds.

On t'as pas payé du tout flemmasse à la petite kekette! (a) Non non, je vous confirme que Shayan, ici présent fait tout ceci gratuitement. Pour vous mettre dans la confidence, monsieur nous offre aussi son corps, dont nous profitons toutes avec plaisir (a)
PS: Je suis de èche aussi vec les admins


Shouss était très gentil avec elle, ce soir. L'alcool l'aurait il rendu plus cociliant. Alors qu'elle venait de s'installer, tête sur ses jambes, il passa sa main dans ses cheveux et caressa du bout des doigts son crâne, tentant de la rassurer. Il prononça quelques mots, sans doute dans le but de la rassurer...Ne pas y penser, c'était facile. Il lui proposa sa présence, avec un sourire qui paraissait sincère et rassurant. Elle lui répondit par un "Ouais..." peu convaincu, et lui fit un sourire inquiet. Soudain, il voulu disparaitre et dit à la brune qu'il revenait dans peu de temps. Elle se dégagea de lui et se rassit, fixant le large. Shayan avait raison, elle n'avait pas à s'en faire. Si Mackenzie préférait ses nouvelles amies, et écartait Saleisha, qui avait été là quand sa vie était un enfer, peu importait Saleisha. On l'appréciait comme elle était où on choisissait quelqu'un d'autre. Alors si, en ce moment présent, elle préférait rejoindre Liz, laissant seule Saleisha, soit. Ce soir elle avait fait son choix. Elle entendit, au loin, un cri. Elle n'y prêta pas attention, trop perdue dans ses pensées... Elle se rendit compte que Shayan mettait du temps à revenir. Le connaissant, il était possible qu'il soit tombé par terre, ou quelque chose du genre.. Finalement, elle décida de se relever pour essayer de le distinguer. Elle aperçut, au loin, Shayan qui revenait en courant, l'air apeuré. En le regardant plus en détail, Saleisha se rendit compte qu'il n'avait pas l'air simplement apeuré. Non, il était bel et bien paniqué, effrayé. Il avait l'air fou de peur. Comme si ill avait vu un cadavre. Mais qui pourrait il y avoir ici? De mort surtout? La petite vieille, un clochard? Et encore plus, au bord du lac? Saleisha eut envie de sourire à cette idée, mais l'air de Shayan l'effrayait plus qu'autre chose... Pourquoi faisait il cette tête? Pourquoi revenait il en courant? Elle s'approcha de quelques pas, puis une fois face à lui, il l'attrapa par les épaules. Voir Shayan dans un pareil état l'inquiéta. Que pouvait il donc s'être passé, là bas? Le pauvre garçon était blême, on pouvait voir un torrent de larmes sur ses joues, le visage défiguré par la peur. Montrant l'endroit d'où il venait, il murmura alors un prénom, que Saleisha ne comprit pas immédiatement. Un prénom qu'on entendait dans toutes les bouches des habitants de Middle Fawkes depuis toujours, et encore plus depuis quelques mois. Ce prénom faisait trembler es pus peureux, faisait sourire certains, et rire d'autres. Mais ce soir, Saleisha faisait partie de ceux qui resteraient tétanisés par ce prénom... Brittany. La seule évocation de ce prénom fit frissoner la brunette. Soudain, elle sentit la faible pression du jeune homme relâchée, puis le vit tomber au sol sous ses yeux. Immédiatement, elle descendit brusquement à terre, inquiète de l'état de Shouss.

"SHAYAN!"

Elle tenta de le secouer, mais rien à faire il était inerte. Comme on ui avait appris lors de cours de secourisme, elle le mit dans la position qu'on apprenait à tout le monde le plus rapidement possible, tentant de garder son calme. Elle releva la tête vers l'endroit que Shayan lui avait indiqué quelques instants plus tard, mais ne voyait absolument rien. Elle hésita un instant, regardant Shayan, puis au loin. Une fois de plus, elle egarda Shayan, une main posée sur son épaule, un air inquiet fixé sur le visage. Saleisha finit par décider d'aller voir ce qui avait bien pu se passer là bas. Soudain, un cri se fit entendre, puis elle aperçut du mouvement au bord de l'eau. Cela ressemblait à quelqu'un, dans le même état que Shouss. Saleisha, redoutant d'avancer et de découvrir ce qui pouvait bien se tramer là bas, commença à accelerer le pas, douteuse. Au fond d'elle elle n'avait pas envie de découvrir ce qui se passait. Mais elle n'avait pas le choix.. En 'approchant, elle vit une masse flotter. Elle s'approocha à nouveau, puis pu enfin détailler ce que c'était. Enfn, ce que. Au moment même où elle comprit qui était là, étendu dans l'eau, sans vie, elle recula rapidement de trois pas, poussant un soupir horrifié, la main plaquée sur la bouche. Les yeux écarquillés, elle regarda autour d'elle. Elle n'osait plus s'approcher, c'était impossible. Brittany n'était plus simplement disparue. Elle était morte. Morte, ce mot résonnait dans la tête de Saleisha. Depuis quand était elle ainsi? Qui l'y avait mis? Etait-ce quelqu'u présent au Spring Break, ou un inconnu? Saleisha recula vers la foule, ne sachant réellement que faire. Elle osait à peine tourner le dos au cadavre, de peur que Brittany ne se réveille... Soudain, elle essuya les larmes qui coulaient à flots sur ses joues. Elle n'était pas triste d'avoir trouvé Brittany. C'était une fille qu'elle ne supportait pas. Mais à part dans les séries comme NCIS, FBI et autres, Saleisha n'avait jamais vu de cadavre. Comment était-ce possible? Pourquoi cela tombait sur la brune? C'était impossible... Brittany était donc réellement morte... Saleisha ne se rendait pas compte de la situation, trop choquée par ce qui se passait... Elle ne supportait pas l'idée d'avoir vu un cadavre pour la première fois de sa vie. Si seulement elle avait pu ne pas venir. Pourquoi n'était elle pas restée chez elle? En machant à reculons, Saleisha buta sur une branche, et poussa un cri, de peur de voir le corps de quelqu'un d'autre. Elle trouva le courage de se retourner, puis courut vers la foule. Elle devait vertir quelqu'un... Elle repéra la scène où le DJ mixait, et s'y précipita. Son coeur battait à toute allure, elle se sentait trembler de tous ses membres. D'une main fébrile, elle essuya ses larmes, l'image du corps bleuté et figé de Brittany fixée dans sa tête. Elle essaya de grimper avec difficulté sur la scène, puis poussa le DJ, sans se rendre compte de ce qu'elle faisait réellement. Elle faisait peur à voir. Son mascara avait coulé, elle l'avait étalé sur toutes ses joues à l'aide de ses mains. Elle avait abandonné ses chaussures aux côtés de Shayan, et se retrouvait maintenant pieds nus, décoiffée et défigurée par l'horreur qu'elle venait de vivre. Sous les protestations de la foule, pendant que la musique s'arrêtait brusquement, Saleisha trouva un micro, puis vérifia qu'il fonctionnait en tapotant dessus. Les enceintes grésillèrent, faisant grimacer tout le monde, mais ils la fixèrent, l'air impatient. Après tout, elle venait d'interrompre leur moment. Elle bégaya quelques instant, respira profondément, puis ne put prononcer que quelques bribes de phrases, hoquetant.

"- Brittany... Trouvée.. Bord du lac.. S'il... S'il vous plait.. Téléphonez à la police... morte.."

Saleisha, profondément choquée, sans faire un bruit, reposa le micro, puis se redirigea vers Shayan. Une fois à ses côtés, elle vit un peu plus attentivement la masse, et s'effondra en larmes, se laissant mollement tomber au sol, à genoux, aux côtés de Shayan...

Spring Break...

« Je t'aimerai toujours Britanny, malgré tout ce que tu m'as fait enduré, je t'aimerai à jamais...»

Liz semblait aller un petit mieux, et puisque Brooklyn était venue spécialement pour la consoler, je jugeai bon de les laisser entre meilleures amies. Elles en avaient toutes deux besoin ! Après un dernier regard rempli de tendresse adressé à la reine du lycée, je m'éloignai doucement afin de retrouver Saleisha, je ne me doutai pas le moins du monde qu'elle était furibonde et qu'elle m'en voulait beaucoup de m'être éclipsée...Pour moi, je n'avais rien fait de mal ! Mais, je n'eus pas le temps d'aller la retrouver parce que je la vis, accompagnée de Shouss, se diriger vers un coin éloigné du Spring Break. Je les suivis donc, perplexe et découvris avec horreur le corps de Britanny, le corps de ma soeur, inanimée, elle était morte...En m'approchant et en bousculant tout le monde, je poussai un grand cri qui résonna longuement et que tout le monde entendit parfaitement. NOOON ! Je m'agenouillai en versant toutes les larmes de mon corps prés de ma défunte soeur. Je tremblai de toutes parts, je ne savais plus quoi faire...J'étais secouée de sanglots incontrôlés, je ne savais plus quoi faire, comment agir, j'étais juste la fille la plus triste du monde...Même si elle n'était pas toujours gentille avec moi, ça restait ma soeur et je l'aimais de tout mon être...Malgré tout ce qu'elle a pu me faire subir... Mon dieu, réveille toi Britanny, je t'en prie dis moi que ce n'est qu'un cauchemar ! J'essayai tant bien que mal de la secouer, mais rien ne se passait. Je ne sais pas ce que j'espérais, après tout, on n'était pas dans un de ces contes de fées ou tout finit toujours bien...Ce n'était pas avec un beau baiser du prince charmant qu'elle allait se réveiller ! En voyant qu'il n'y avait plus aucun espoir, j'enfouis ma tête dans mes mains posées sur son corps inerte et froid et je ne bougeai plus à partir de ce moment là. Je ne pouvais plus penser, plus réfléchir normalement, j'étais traumatisée, je venais de découvrir ma soeur, Bee, morte après tellement de mois passés à m'inquiéter...Mes sentiments avaient été trop longtemps refoulés au plus profond de mon âme, ils éclataient enfin !

Mon ventre commence à s'arrondir un peu, mais c'est à peine visible. Il faut bien me connaitre et me voir souvent pour le remarquer. J'en profite pour tomber les pantalons et autres tailleurs coincés que j'ai l'habitude de mettre pour le travail, et ne m'habille plus qu'en robes ou blouses (comme celles CI ) que j'accompagne de ballerines. C'est donc ainsi que je suis, la mine radieuse de toute femme enceinte qui se respecte, au supermarché. Je sais, il y a plus glamour comme situation, mais il faut bien se nourrir. Alors que je déambule dans le magasin en quête de noix de pékan dont je rêve depuis trois jours, mon téléphone sonne. Instinctivement, je plonge la main dans mon sac et y attrape le mobile vibrant. Mon coeur se serre en découvrant le nom qui s'affiche sur l'écran. Hellana. Elle a quitté la maison, après l'annonce de me grossesse. Elle n'a pas compris nos motivations, et l'a simplement mal pris. Un sourire se dessine sur mon visage. Sommes-nous en voie de réconciliation? Je dis immédiatement, en décrochant, sans lui laisser le temps de parler : Ma chérie tu me man... mais elle me coupe « M'man il faut que tu viennes au Strom Lake... Bee, elle... Elle est morte. » Je reste sans voix l'espace de quelques secondes puis dis : Je...J'arrive. J'suis là dans 5 minutes Elle raccroche, et je ne bouge pas pendant un temps. Ca y est, c'est donc officiel, Brittany Forbes, ma nièce, n'est plus. A peine pour moi le temps de me dire cela, que je me mets à courir vers la sortie. Je laisse mon caddie en plein milieu d'une allée, mais c'est la dernière de mes préoccupations. Plusieurs personnes me fixent, alors que je traverse la boutique à toute vitesse, mais je les ignore et essuie d'un revers de la main les larmes qui perlent sur mes joues. Je monte dans ma voiture, démarre, et parcours les quelques kilomètres qui me séparent de Storm lake à toute allure, brûlant feux rouges et Stops.
Arrivée sur la presqu'île je me retrouve au milieu d'une bande d'adolescent, donc la moitié au moins est fortement alcoolisée, des mégots de cigarettes et autres substances dangereuses pour la santé. Passé l'effet de surprise, je me mets à chercher ma fille. Après avoir regardé de tous les côtés, en vain, je me mets à crier : Elle est où? Dites moi où elle est !! Quelqu'un me montre un endroit reculé, du doigt. Je me dirige à la hâte vers le lieu dit où je découvre une scène horrifiante. Mackenzie est penchée sur le cadavre de sa soeur, et ma fille semble totalement stone, juste à côté. Je me précipite sur ma fille, à genoux, m'écorchant les jambes au passage. Je la prends dans mes bras, et la sens sangloter au creux de mon cou. Tout en passant ma main dans son dos et ses cheveux, je murmure : Je suis là mon bébé, j'suis là... Une nouvelle larme coule sur ma joue, mais je reste dans la retenue. Je suis là pour elle, et elle n'a pas besoin d'avoir une loque en face d'elle. Je ne peux pas la laisser ici, ni elle ni Mackenzie. Je tire Ana, pour qu'elle se lève, puis après m'être assurée qu'elle n'allait pas pas tomber, je vais vers Mackenzie que je lève à son tour. Je regarde le corps de Bee, pendant quelques secondes, puis lui ferme les paupières, et retourne vers ma fille et ma nièce. Je les entoure chacune par la taille, avec un bras et dis : On ne peut pas rester ici Tout en marchant, je me mets à réflechir. On ne peux pas quitter l'endroit, la police va arriver, si elles doivent être interrogées, elles doivent être sur place. Je décide simplement de les installer sur l'herbe, près de la voiture. Elles sont terrifiantes les deux, à mi chemin entre l'hystérie et la non-réaction, selon les moments. Dans le coffre de ma voiture, je récupère les deux plaids que je viens de récupérer du pressing et les entoure toutes les deux avec les couvertures. Un baiser sur le front de Hell, et plus qu'une chose à faire avant de penser à me désinfecter les genoux et pas des moindres, un dernier coup de fil. Je m'éloigne des filles, elles ne doivent pas entendre ça. Je fixe quelques minutes l'appareil, ça doit être moi. Pas la police. Allô, Blair? Oui, c'est val... Tu es chez toi? Il faut que tu viennes à Storm Lake... C'est Brittany... Ils ont retrouvé son corps... Oui, Mack est avec moi... On ne bouge pas. Je m'assieds ensuite, après avoir raccroché, entre les filles et sors de mon sac un flacon de gel désinfectant. Je continue à m'occuper l'esprit, pour ne pas m'effondrer en larmes, ou m'évanouir, ou quelle que soit la réaction que je pourrais avoir. Après avoir nettoyé mes articulations ensanglantées et pleines de terre, je pose ma tête sur l'épaule de Hellana et prends sa main dans ma paume gauche, et celle de Mackenzie dans la droite. On réussira à surmonter ça. Tous ensembles, on est plus forts que l'adversité.

Brooklyn était vraiment la meilleure des meilleures amies du monde. Elle savait par quoi j'étais traversée et elle me réconfortait du mieux qu'elle pouvait. Cette pétasse allait faire de ma vie un véritable enfer et cette rupture forcée avec Justin n'était que le commencement. On était les marionnettes de cette pouf et ça allait durer encore longtemps je le sentais. Ce qui me faisait le plus chier dans tout ça c'était que le regard de Justin allait changer sur moi, il serait dégoûté de me voir, de me croiser. Je voulais plus le voir par peur de sa réaction, de ce qu'il allait me faire ou de ce qu'il allait me dire. Peut être que j'aurais pas dû écouter cette manipulatrice et faire ce dont je voulais sans me préoccuper de quoique ce soit et ne pas blesser ce pauvre Justin. Mais bon maintenant c'était fait et je ne pouvais pas retourner en arrière. Brooklyn m'avait pris dans ses bras et des larmes se mirent à couler sans que je ne puisse faire quoique ce soit. J'étais dégoûtée de moi même, j'étais une marionnette en fait. En tout cas ma meilleure amie me réconforta comme il le fallait. Je m'écartais d'elle et lui demanda :

Tu m'aideras à faire souffrir cette salope hin ?! Mais malheureusement je ne peux rien dire à Justin comme tu le sais. Pourtant ...

Et je fus coupé par des cris, des pleurs qui venaient de la plage. Mais qu'est ce qui se passait à ce Spring Break ?! Il était vraiment riche en émotion. Je courus jusqu'à l'attroupement de personnes en compagnie de Brooklyn. On se faufila entre les personnes. J'essuyais d'un revers de main mes larmes pour pas que les gens ne les voient mais quand je vis le corps de ma meilleure amie allongée là ou plutôt de mon ancienne meilleure amie, mes larmes dégoulinèrent toutes seules sans que je ne puisse rien faire. Comment cela pouvait il arriver ? Je m'écroulais par terre, devant le corps de Brittany en compagnie de Mackie, la soeur de Brittany, Hell et madame Anderson. Mon dieu, comment cela pouvait il être possible ? Je me rendis compte que je ne la verrais plus, qu'elle ne serait plus là pour moi, me conseiller, me faire chier ou autre. J'avais réellement perdu ma meilleure amie. Je restais immobile, écroulée devant elle, les larmes qui dégoulinaient le long de mes joues et sans savoir quoi dire ou plutôt je ne pouvais rien dire...

Je n'avais plus de repères, je ne savais pas ce que je faisais ici, ni même pourquoi tout le monde autour de moi semblait effondré. C'est vrai, eux feignent d'être attristés de la disparition de Britanny mais qu'est ce qu'ils en ont à foutre !? Ils ne la connaissent pas ! Ils ne l'aiment même pas ! Vous vous dîtes sûrement que moi non plus je n'en ai plus rien à faire d'elle...Après tout, elle a gâché une bonne partie de ma vie, elle m'a souvent ridiculisée devant toutes ses amies...Pour faire simple, elle m'a un peu détruite...Mais pourtant, je suis là, et je la pleure, je la regrette et toutes ces images négatives qu'elle m'a laissé d'elle disparaissent, en laissant place à tous les moments joyeux qu'on a passé ensemble...Ils ne sont pas nombreux certes, mais en ce moment, ce sont d'eux dont je me souviens. Tout le reste n'a plus d'importance, ce n'est que fioritures ! La plupart des gens ne vont certainement pas comprendre ce que je ressens, mais je m'en contre-fiche royalement d'eux à cet instant ! Je viens de découvrir le cadavre de ma soeur, et que vous le compreniez ou non, ça me touche énormément, et elle me manque déjà...Et pourtant, je m'en doutais, tout le monde s'en doutait ! Mais, qu'on me balance ainsi la vérité en pleine face, alors que je ne voulais que m'amuser à ce Spring Break...A mon premier Spring Break... Ça, c'est traumatisant...J'avais souvent imaginé ce moment. Dans mes pires cauchemars...Je me réveillais toujours totalement affolée et en sueurs. Depuis la disparition de Britanny, je faisais souvent ce rêve et ça en devenait assez inquiétant ! Mais, au beau milieu du Spring break, ça c'était vraiment surréaliste ! Comment les enquêteurs chargés de l'affaire ont-ils pu la louper ?! C'est quand même leur job ! Mais l'heure n'est pas aux représailles, je me rend enfin compte qu'elle n'est plus là. Que ma soeur est partie à jamais. Que je n'entendrai plus jamais le son de sa voix, qu'elle ne se moquera plus jamais de moi...Qu'on ne regardera plus jamais secret story ensemble, côtes à côtes, elle critiquant les candidats et défendant sa ou son préféré dans la compétition et moi l'écoutant attentivement sans émettre aucune objection. Elle était partie...Définitivement partie...Britanny Forbes, l'ancienne reine du lycée de Middle Fawkes est morte. En ce moment même, je suis en train de pleurer, je m'effondre et je n'entend personne alors que tout une foule s'est amassée autour de moi. Je suis dans une espèce de bulle, je ne dis rien, mais je n'en pense pas moins. Tout se bouscule dans ma petite tête et je n'arrive plus à me concentrer sur quoi que ce soit. Je n'ai même pas le réflexe d'appeler Blair, ma mère. Il faut dire que je suis en froid avec elle, mais avec cet incident, il aurait été normal de la prévenir. Mais, je ne suis pas en mesure de réfléchir objectivement, et je me contente de ne rien faire ! De grosses larmes coulent sur mes joues et dans pas longtemps, je vais me noyer avec mes propres sanglots ! Soudain, j'aperçus ma tante, Mlle Anderson, la proviseure du lycée ou j'étudie. C'est vraiment quelqu'un que j'estime et que j'adore, mais dans ces circonstances, je préfèrerais rester seule...Mais je n'ai pas le choix, elle se dirige vers moi et m'attire jusqu'à elle en me soulevant doucement par le bras. Je me laisse faire sans broncher, de toutes façons, je n'ai pas le choix et je n'ai pas la force de me rebeller ! Elle m'entraîne avec Hell dans un endroit plus reculé de la presqu'île ou elle me fit asseoir sur la pelouse à côté de sa voiture. Je tremblai de tout mon corps, j'avais froid, puis chaud, puis froid, puis chaud, c'était vraiment n'importe quoi ! Mon corps déraillait, je devenais folle ! Ma tante m'enveloppa alors dans un plaid et me prit tendrement la main. Toutes ces attentions me touchaient mais elles n'arrangeaient rien du tout. Je murmurai quand même un petit "merci" fébrile à l'égard de celle-ci pour tout ce qu'elle faisait pour moi. Ensuite, j'essayai de me calmer en respirant silencieusement mais très vite, j'éclatai en pleurs et j'enfouis ma tête entre mes mains tout en disant : Pourquoi ?! Pourquooi ?! J'aperçus Shouss un peu plus loin avec Saleisha. Encore sous le choc, j'accourus et une fois que je les eus rejoint, je sautai au cou du jeune serveur en laissant se déverser le torrent de larmes que contenait encore mon corps. J'avais vraiment besoin de lui en ce moment...Lui pouvait me comprendre, Saleisha peut être pas vu qu'elle haïssait Britanny de tout son être...En tout cas, ça me faisait du bien d'être avec eux, cela m'aidait à être plus forte.

Le Spring Break, évènement incontournable de l’année. Quel jeune n’ attendait pas ce moment avec la plus grande impatience ? Quel jeune ne souhaitait pas passer trois énormes jours à se bourrer la gueule, à danser, à déconner et à baiser … Nous avions passé des heures à organiser ça avec Hell et tous les autres, mais le soi venu, mon patron m’avait réquisitionné pour tenir un bar sur la « plage » de Middle Fawkes. J’avais donc passé la matinée à ranger des bouteilles de vodka, de whisky, de rhum et autres bouteilles d’alcool dans le camion qui allait menait l’or des ado’ vers le lac.

Une journée de servitude plutôt que de coma éthylique, quelle perversité. Sur ce coup mon boss avait été un vrai connard, me priver, moi, le mec qui organise plus de soirées qu’il y a de jours en une semaine. C’est pour cela que j’avais envie de buter tout le monde. Alors que ça aurait dû être moi de l’autre côté de ce bar de fortune, entrain de tendre un billet pour avoir ma bouteille de vodka, je me retrouvais du mauvais côté, à baver sur la bouteille que je vendais à un pauvre badaud déjà complètement stone. J’avais vu Hell passer au loin entrain de rire à gorge déployée de nombreuses fois, mais je n’avais pu l’interpeller, ni la prévenir que j’allais être légèrement en retard – nous avions prévu de nous retrouver là bas.

Après déjà six heures de travail non stop, à baver sur mon paquet de clope, sur le bédo tout prêt au fond de ma poche et toutes ces bouteilles sous mon nez, Jo’ me permit enfin de prendre ma pause – ce qu’il ne savait pas c’est que je n’allais pas revenir l’aider ce soir… je ne suis pas une bourrique hein ! Pauvre fou. Alors que je dégainais mon portable pour écrire un sms à ma belle blonde, un hurlement retentit laissant derrière lui un calme plat, presque à me faire dresser les poils. Puis soudain une agitation folle anima la plage, tous les badauds, aussi bourrés soient-ils, se dirigèrent tel un seul homme, vers la source de ce hurlement. Je ne m’étais pas rendu compte que nous étions autant sur cette minuscule plage. En effet, le Spring Break réunissait tout le monde. Tous étaient affolés, effrayés, et alors qu’ils s’agglutinaient comme des abeilles autour de quelque chose, je ne pû approcher. Mais un autre sens se mit en alerte, une alarme intérieur se mit à hurler en moi, mon cœur à tambouriner. Hell ! Je composais rapidement un sms lui envoyé et attendais quelques secondes tout en me retournant de tous les côtés, à la recherche d’une déesse blonde. Rien. Quedal. Hell était scotchée H24 avec son portable, et lorsqu’il fallait qu’elle me réponde … silence radio. Je me décidais donc à l’appeler. Mais ce fut peine perdue. Que se passait-il merde ?! « Excuse-moi … il s’passe quoi là ?! » Le mec que je venais d’interpeller me regarda comme si j’étais nu comme un ver et que je venais d’apparaitre devant lui, du genre : attends, t’es pas au courant ?! « On vient de retrouver le corps de Brittany, Mec. » Blague … Grosse blague … Tout s’enchaîna donc, mon portable vibra, je me jetais dessus, persuadé que c'était Hell qui cherchait à me joindre. Mais non, un numéro inconnu s'afficha, je décrochais donc, après la révélation du corps inerte de Bee, ça ne pouvait qu'être en rapport avec ça : "Allo ?" J'entendis une respiration de l'autre côté, puis une voix de femme que je connaissais me dit : "Ecoutes Jules, si je prends soin de t'appeler c'est qu'il se passe quelque chose de grave ..."Je la coupais "Je sais ... je viens d'apprendre, et impossible de joindre Hell, où est-elle ?!" Elle soupira. Oui Madame Anderson, oui je prends soin de votre fille, contrairement à ce que vous croyez. Voilà ce que j'avais envie de rétorquer face à ce soupir... ca la faisait chier tout autant que moi de m'appeler : "Hell a besoin de toi, elle est avec moi et elle te ... elle te cherche" Ok elle m'appelait pour me dire qu'il fallait que j'aille réconforter Hell, comme si j'avais attendu qu'elle me téléphone pour le faire. Pour qui me prenait-elle ?! Ha oui, pour un raté et un connard. Mais ce qui était très étonnant était le fait qu'elle réponde à la demande de sa fille pour me voir ... ça c'était dingue, jamais Valentina n'aurait fait quoi que ce soit si sa fille voulait me voir oulah. Surtout que c'était chez moi que sa fille vivait après quitté le domicile familiale" Je la cherchais justement. Merci de m'avoir appelé. J'arrive tout de suite" Je raccrochais avant qu'elle n'ait pu dire quoi que ce soit.

« HELL … » Criais-je sans m’arrêter. Il y avait tellement de camion de pompier - tout est relatif, quatre ou cinq. Mais je ne pouvais m'empêcher de l'appeler. Si on venait de retrouver le corps sans vie de Bee, il fallait que je trouve le plus rapidement possible Hell. Je ne voulais imaginer dans quel état j’allais retrouver celle qui me faisait battre le cœur. En parlant de cœur, le mien était serré, et soudain un voile venait de se lever, je me sentais libéré. Libéré de savoir que nous avions retrouvé le corps de Brittany, libéré de savoir qu’elle n’était pas entrain de se faire torturer ou même violer dans une vieille cave insalubre. Mais je sentais mes nerfs à vifs, j’avais cette envie de pleurer, mais aucunes larmes ne sortaient… Il fallait que je trouve Hell. Et juste au moment où j’allais une nouvelle interpeler un autre mec, une tignasse blonde appela mon regard. Hell, accompagnée de Brook. En pleurs. Je me mis à courir vers elles, et posais une main sur le bassin de ma copine. Je sentais son chagrin m’envahir, et ses tremblements ininterrompus se propageaient en moi. Je lui fis faire volte face et la pris dans mes bras tout en déposant un baiser au sommet de son crâne. « Ca va aller mon amour ! » Non ça n’allait pas aller … mais il allait falloir, de toute évidence ça ne pouvait pas être pire que les mois précédents … Nous n’avions plus qu’à faire le deuil à présent.